La Convergence des Slut·tes est d’abord un espace de diffusion et de promotion pour les artistes queers en tous genres : performance, djing, musique, vidéo, installation, photographie, écriture, etc. Pour nous, la fête fait partie intégrante de nos cultures et nous voulons y faire se rencontrer d’autres pratiques artistiques. Certes, la vie nocturne constitue un espace cathartique pour ré·inventer un monde parfois trop étriqué, trop normé, trop pragmatique pour nous mais elle n'inclut pas toujours tout le monde et comporte aussi ses propres problématiques. Nous aimerions vous faire danser, tous·tes, jusqu’au petit matin mais aussi vous dorloter, vous chouchouter, vous surprendre et éveiller votre curiosité. Nous voulons vous découvrir, vous programmer, vous exposer, vous encourager à fabriquer et à donner à voir vos créations. Tant de formes restent à explorer ensemble, nous en avons déjà essayé plus d’une et nous comptons bien en expérimenter moults encore.
La Convergence des Slut·tes est aussi un espace de rencontres. Des rencontres entre artistes, au sein du public mais aussi, et surtout, entre le collectif, les artistes et le public afin de créer un lien plus fort. Nos événements sont des espaces de rencontre créatives, certes, mais surtout de rencontres humaines. Il est essentiel pour nous que chacun·x·e prenne activement part à nos événements. Nous tentons de faire communion avec le public par des petits rituels festifs comme des cercles d’intention en petit groupe, où chacun·e peut projeter une intention sur le moment qu’iel souhaite passer avec nous.
La Convergence des Slut·tes souhaite également créer un espace d’expression qui tend vers le plus de liberté, d’inclusivité et qui reste le plus “safe” possible. Nous avons conscience que le “safe” absolu n’existe pas mais notre intention est de s’en approcher le plus possible. Nous aimerions que dans nos espaces toutes les identités puissent s’exprimer tout en respectant les limites de chacun·e, tout en ayant conscience que nous n’avons pas tous·tes droit à la même prise d’espace dans nos sociétés hétéropatriarcales.
Pour prendre soin les un·es des autres, nous apprenons petit à petit, au rythme des échanges, des tentatives et des erreurs, d’assurer une permanence de médiation contre les violences sexistes et sexuelles dans chacun de nos évènements. Nous proposons également un accompagnement à la réduction des risques en milieu festif afin d’assurer plus de prévention et de sécurité pour nos publics. Chaque expérience est l’occasion d’apprendre et d’améliorer nos propositions en même temps que nous nous formons à ces sujets, avec d’autres associations, d’autres organisateur·ices d’évènements, nos propres publics et d’autres artistes pour mettre en commun nos connaissances et nos expériences au sein de nos communautés.
Nous pensons que chacun·x·e doit pouvoir accéder et profiter entièrement de nos évènements. Pour cela nos évènements sont pensés de manière à être le plus accessibles possible financièrement à tous les publics.
Le plus souvent nous pratiquons le paiement à prix libre à l’entrée de nos événements. Le prix libre permet à tout·e un·e chacun·e de choisir le montant qu’iels souhaitent ou qu’iels peuvent donner pour participer. Dans certains événements nous pouvons proposer un “prix conseillé” qui se rapproche de l’idée d’un “prix libre et conscient”, c’est-à-dire du prix que nous jugeons le plus juste par rapport au temps de travail pour organiser l’événement, aux nombres d’artistes rémunérés, etc. Dans les deux cas, les spectateur·ices sont seuls et uniques maîtres·ses de ce qu’iels souhaitent donner.
Dans certains cas où nos événements requièrent une plus grande trésorerie, de plus grandes dépenses ou un plus gros risque financier pour le collectif - comme un festival par exemple - nous pratiquons des tarifs au choix - par exemple : 10€ / 20€ / 30€ ainsi qu’un tarif solidaire.
En termes d'accessibilité aux personnes à mobilité différente, lorsque cela est possible nous travaillons avec des lieux accessibles à tous·x·tes. Dans les cas contraires, quand les lieux ne sont pas aux normes d'accessibilité, nous communiquons en amont les entraves à l’accès, où se situent les toilettes, le nombre de marches des escaliers, etc. le plus précisément possible pour que vous sachiez exactement à quoi vous attendre en venant dans tel ou tel lieu.
Nous essayons, quand l’espace le permet, de proposer un espace chill, loin de la musique afin que les personnes sensibles aux bruits, aux lumières et aux autres stimulis extérieurs puissent se reposer.
Nos événements accueillent - presque - toujours un public en mixité. Cela signifie que nous pensons que chacun·e est le·a bienvenu·e dans nos événements à la condition sine qua non que chacun·e respecte l’espace, les limites et l’identité de chacun·e. Cependant, nos espaces sont pensés en priorité comme des espaces pour et par les personnes queers.
Selon les lieux choisis et les événements que nous organisons, nous nous laissons le choix de plusieurs modalités d’entrée. Parfois nous pratiquons la “non-mixité choisie” pour les personnes queers, parce que nous pensons que la “non-mixité choisie” est un outil politique.
Dans tous les cas, nous informons notre public de la mixité ou non-mixité de nos évènements en amont. Nous laissons les personnes décider si cet espace leur est destiné ou non. L’identité queer est fluide, elle se présente sous diverses formes et notre rôle n’est pas de juger si la personne nous faisant face est légitime ou non lorsque nous assurons les entrées.
La Convergence veut répandre la rigolade et le love à travers le monde. Entre folie des grandeurs et syndrômes de l’imposteur·euse, difficile pour les Slut·tes de se prendre au sérieux.
Les mondes de l’art et de la nuit peuvent parfois s’apparenter à des théâtres où les acteur·ices se donnent un genre prétentieux, ou intimidant. Parce que le chaos nous est cher, nous voulons détruire ces codes trop étriqués et nous tailler un swag sur mesure, une scène où personne ne se prend au sérieux et ou chacun·e laisse sortir le cringe qui est en ellui. Le mépris n’a pas sa place.
Beaucoup de mots pour en fait dire qu’on adore les jeux de mots douteux et la musique de mauvais goût.